Un an après son arrivée au pouvoir, José Maria Aznar sera-t-il
rattrapé par une affaire de corruption? Le chef du gouvernement conservateur espagnol doit répondre aujourd'hui devant les députés de graves accusations qui l'impliquent dans un réseau de financement illégal de son parti. Les faits remontent au milieu des années 80, quand il n'était encore qu'un des nombreux jeunes loups du Parti populaire (PP), qu'il présidait dans la région de Castille-Leon . Un entrepreneur de la région un ex-militant du PP apparemment déçu l'accuse aujourd'hui d'avoir touché trois millions de pesetas (150000 francs à l'époque) de deux constructeurs immobiliers pour l'aider dans sa campagne aux élections régionales de 1987. José Maria Aznar devait remporter ces élections, sortant ainsi de l'anonymat puisque Castille-Leon fut la première grande région enlevée par le PP aux socialistes. «Ces trois millions se convertiront pour vous en 300 millions», aurait alors remercié le futur leader du PP, dont il allait saisir les rênes trois ans plus tard. «Un peu de sérieux...», se contente aujourd'hui de dire José Maria Aznar, tandis que son parti attribue ces accusations à d'inextricables règlements de comptes internes du PP en Castille-Leon. La plainte déposée par l'entrepreneur va beaucoup plus loin que ces 150.000 francs et détaille la présumée corruption, à l'époque, du Parti populaire dans la région. Lui-même affirme avoir payé plus de 600000 francs, en deux ans, aux barons locaux du parti. «De