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Libération

Menem ou la folie des grandeurs. Le président argentin a doté son village d'infrastructures démesurées.

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publié le 18 mars 1997 à 23h06

Buenos Aires correspondance.

Au milieu de cette étendue aride, barrée par une chaîne de montagnes rouges, où la chaleur déforme le paysage, on prendrait facilement ce long ruban pour un mirage. La piste en béton se déroule sur presque deux kilomètres, pour aboutir à l'orée d'un village de quelque 800 habitants, Anillaco, au nord-ouest de l'Argentine. Signe particulier: lieu de naissance du président Carlos Menem.

Il y a un mois, le président argentin y a inauguré sa résidence, une villa de 750 mètres carrés, avec saunas, piscine, courts de tennis, peinte en rose comme le palais du gouvernement de Buenos Aires qu'il occupe depuis 1989. La piste d'atterrissage, aussi longue que celle de la capitale argentine, lui permettra donc l'accès direct, à bord du Boeing présidentiel, Tango 01, à sa nouvelle villégiature. L'aéroport de La Rioja, capitale de la province, n'était pourtant qu'à une petite heure de voiture, relié par une route asphaltée, rectiligne et toute neuve.

Censure à la télé. A l'heure de la visite du président Chirac (lire ci-contre), l'affaire fait grand bruit en Argentine. Il y a trois semaines, l'émission de télé San Limites, qui annonçait un reportage sur l'oasis du Président, a été suspendue à la dernière minute par le directeur de la chaîne, ami de Menem. Les journalistes affirment alors qu'il y a eu des pressions du gouvernement. Après une levée de boucliers de l'opposition, les images seront finalement diffusées plusieurs fois dans la semaine sur différentes cha