Kinshasa, envoyé spécial.
Pour le maréchal Mobutu, l'homme qui n'a jamais voulu que l'on puisse dire «voici l'ancien président du Zaïre» à moins de passer devant sa tombe, c'en est trop. La chute de Kisangani et le tourbillon dans lequel est entré son régime lui ont provoqué, dimanche, un malaise cardiaque. Hospitalisé à Monaco, déjà affaibli par un cancer de la prostate opéré en août dernier et par une récente bronchite qui l'avait cloué au lit, sa vie ne serait cependant pas en danger. Il a même rudement remonté les bretelles à un proche qui, au téléphone depuis Kinshasa, est venu un peu maladroitement aux nouvelles: «Je ne suis pas encore mort, que je sache!» Cependant, selon la litote employée hier par le porte-parole du Quai d'Orsay, «la maladie du Président est un sujet de préoccupation supplémentaire dans la crise zaïroise». Au pays, l'état de santé du chef, pour ses partisans comme pour ses pourfendeurs, est même une variable essentielle. Réuni au grand complet, le gouvernement zaïrois a lancé hier un appel à la population afin qu'elle «ne cède pas à la panique qui ne se justifie pas outre mesure». Tout est dans la formule" Puisqu'il n'y a jamais de version officielle, les rumeurs à Kinshasa se nourrissent des faits les plus ténus. Dimanche, le dernier parent proche de Mobutu, son fils Kongulu, a quitté la capitale pour la France. A Roquebrune-Cap-Martin, il a rejoint une famille déjà nombreuse une trentaine de personnes , qui s'emploie à distiller son venin au m