Kinshasa, envoyé spécial.
En se rendant à Nairobi, pour y assister à un sommet régional de médiation, les autorités de Kinshasa conjurent le danger qui, paradoxalement, les sauverait: une partition du Zaïre leur épargnant une reddition sans conditions. En l'absence du chef rebelle Laurent-Désiré Kabila, cinq présidents africains Kenya, Tanzanie, Cameroun, Zimbabwe et Afrique du Sud proposent leurs bons offices aurpès de Kinshasa. Prélude à des négociations directes, ce premier tour de table intervient alors que la communauté internationale augmente ses pressions en faveur d'un cessez-le-feu. Les Etats-Unis y ont appelé, de même que les Nations unies, en demandant pour la première fois à l'Ouganda, au Rwanda et au Burundi, les pays voisins accusés d'ingérence, de ne plus fournir d'aide militaire aux rebelles zaïrois.
Sanctuarisation du Nord-Est. Au Zaïre, d'un point de vue militaire, la situation est désespérée pour les forces gouvernementales. Après la chute de Kisangani, la capitale de l'Est, les combattants de Laurent Kabila menacent la province de l'Equateur, berceau du régime. Si les rebelles parvenaient à effectuer un raid sur le «domaine présidentiel» à Gbadolite, qui abrite la tombe de l'ex-président rwandais, Juvénal Habyarimana, et le caveau familial de Mobutu, il porterait, au moins symboliquement, l'estocade au régime. Raison pour laquelle, depuis Kisangani, les 130mercenaires serbes qui combattent avec les forces zaïroises se sont repliés en cette direction. L