Kinshasa, envoyé spécial
Le régime du maréchal Mobutu risque de disparaître comme il est né: par un coup de force militaire. Il y a trente et un ans, le 24 novembre 1965, le colonel Mobutu, à l'époque chef d'état-major général de l'armée, avait pris le pouvoir pour mettre fin à la paralysie de l'Etat et, déjà, à une rébellion dans l'est du pays. Hier, au lendemain de la destitution controversée du Premier ministre, Kengo Wa Dondo, par le Haut conseil de la république Parlement de la transition (HCR-PT) , l'armée zaïroise semblait à nouveau appelée à arbitrer le conflit qui oppose le Parlement au gouvernement.
En l'absence du Premier ministre, qui assistait au Kenya à un sommet régional consacré à la crise zaïroise, son gouvernement a dénoncé comme une «mascarade» le vote de défiance des parlementaires. Cependant, pas davantage que ces derniers, l'exécutif ne dispose de moyens d'affirmer son autorité. En revanche, depuis la chute de Kinsangani, travestie par Kengo Wa Dondo en «repli tactique», les généraux de l'armée zaïroise tentent de se mettre d'accord sur une solution. Trois options se dessinent: un, la constitution d'un «conseil militaire de salut national», afin d'ouvrir des négociations. Cette option coïnciderait avec le retour au Zaïre du président Mobutu, qui a quitté hier soir l'hôpital de Monaco. Selon des sources dignes de foi, le chef de l'Etat zaïrois s'apprêterait à rentrer au pays «dans les tout prochains jours» afin de proclamer «l'état d'exception» et mettr