Kinshasa envoyée spéciale
Dans vingt-quatre heures, les représentants de l'Etat zaïrois se retrouveront face à face avec les émissaires de Laurent-Désiré Kabila. Le Zaïre «légal» et le Zaïre «rebelle» à égalité diplomatique, invités à Lomé au Togo par l'Organisation de l'unité africaine pour participer au sommet de la dernière chance, celui dont la communauté internationale espère qu'il mettra fin au conflit armé qui déstabilise le pays depuis déjà cinq mois. Du côté de ceux qu'il ne convient plus de nommer «les rebelles», depuis qu'ils apparaissent comme une force incontournable à l'intérieur comme à l'extérieur du Zaïre, la distribution est connue: Laurent-Désiré Kabila ne se rendra pas à Lomé, «pour des raisons de sécurité», mais y dépêchera une délégation conduite par son ministre des Affaires étrangères. De l'autre côté, c'est le mystère, bien que Washington, par la voix du secrétaire d'Etat Madeleine Albright, presse explicitement Mobutu d'ouvrir les négociations. Malade, il est peu probable que le Président se rende lui-même au sommet de Lomé. Mais qui le représentera? Dimanche, le chef de l'Etat avait annoncé qu'il fallait s'attendre à du changement «dans les quarante-huit heures».
Hier, premier coup de théâtre: le président Mobutu «prend acte» de la destitution du Premier ministre Kengo Wa Dondo, par le Parlement de transition il y a une semaine, annonce la radio nationale. Une façon de confirmer la déchéance de celui qu'il avait pourtant confirmé dans son poste, il y