New York de notre correspondant
«Je suis toujours innocent», a rappelé une dernière fois Pedro Medina avant d'être réduit au silence, peu après 7 heures du matin, mardi, par les gardes de la prison. Il a alors été ficelé à la chaise électrique, une éponge posée sur le crâne pour absorber la montée de température du corps consécutive à l'électrocution, un masque de cuir noir attaché autour de la tête pour prévenir tout mouvement de la mâchoire. Son visage ainsi dissimulé au regard des trente témoins officiels, le contact électrique a été établi en exécution de la sentence et 2 000 volts ont traversé son organisme. Son corps a bondi et ses poings se sont refermés avant de se figer.
C'est alors qu'une étincelle est apparue quelque part du côté droit du front suivie, sept secondes plus tard, par des flammes orange en provenance du masque puis par une épaisse fumée blanche accompagnée par une odeur âcre qui a envahi la pièce en un instant. «J'ai assisté à onze exécutions avant celle-ci, je n'ai jamais rien vu de tel», a aussitôt reconnu devant les journalistes un porte-parole de l'administration pénitentiaire tandis que l'avocat du condamné estimait que son client venait d'être «brûlé vif».
Il en aurait fallu plus en revanche pour ébranler Bob Butterworth, attorney general de Floride, décidé au contraire à transformer l'affaire en opération de relation publique en faveur de la peine de mort. «Si quelqu'un veut commettre un meurtre, il serait bien avisé de ne pas le faire en Floride,