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Libération

France-Etats-Unis: le différend persistant. Mobutu incontournable pour Paris quand Washington prépare sa succession.

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publié le 27 mars 1997 à 22h37

On ignore encore s'il faut les appeler «communes» ou simplement

«conjointes» mais, à en croire les officiels français, du porte-parole du Quai d'Orsay jusqu'au ministre de la Défense, les démarches franco-américaines pour régler la crise au Zaïre sont réelles. «Il n'y a plus une feuille de papier à cigarettes qu'on puisse glisser entre nos positions», s'est même réjoui un responsable de la politique africaine de la France. L'ennui, c'est que cette nouvelle harmonie n'est exaltée par aucun officiel américain. Plus grave, elle ne correspond à rien sur le terrain: après avoir longtemps refusé d'entreprendre quoi que ce soit contre Mobutu, Paris continue de croire que rien ne se fera au Zaïre sans le maréchal-président. Or, depuis au moins six mois, Washington prépare activement sa succession" Argument humanitaire. Dans un texte commun qui, à la veille du sommet de Lomé, a fait l'objet de démarches concertées dans une vingtaine de pays africains, les deux puissances occidentales ont, certes, appelé à des «négociations d'urgence» et à «un règlement qui inclut à la fois l'arrêt des hostilités et un dialogue politique». Mais ce n'est ni précis ni engageant et, pour tout dire, on pouvait difficilement faire moins. La question de savoir si l'arrêt des hostilités doit précéder les négociations, ou vice versa, demeure en suspens. Autre problème, pourtant fondamental, qui n'est pas posé: pourquoi les rebelles accepteraient de s'asseoir à la table des négociations, alors que plus rien ne