Menu
Libération

Felipe des Asturies, apprenti roiA 29 ans, le fils de Juan Carlos n'a rien d'autre à faire qu'attendre, sans écorner son image.

Article réservé aux abonnés
publié le 31 mars 1997 à 22h27

Madrid de notre correspondant

Le mardi, il a reçu la Confrérie des pénitents de Notre-Père-Jésus-du-Pardon. Le jeudi, c'était l'Association de la semaine sainte du Bas-Aragon. Une semaine plus tard, il inaugurait un séminaire sur «l'Hispanité aux Etats-Unis: tradition ET modernité». Le prince travaille. Et, entre deux rendez-vous, dit la dernière rumeur, il conte fleurette à une belle et jeune Italienne.

Mais, à part ça, que fait le prince? se demande l'Espagne. Il attend. Profession: héritier. A 29 ans, Felipe, prince des Asturies, futur roi d'Espagne, unique fils de Juan Carlos Ier, s'expose ainsi à toutes les critiques, et, avec lui, la monarchie. «Le risque énorme, c'est que les gens commencent à dire: mais comment il justifie sa paie, celui-là? Ce pays ne pardonne jamais. Il faudrait donc lui trouver un job bien défini, une vraie raison d'être officielle», explique l'écrivain José Luis de Vilallonga, grand d'Espagne (la crème de l'aristocratie) et auteur d'un livre-entretien avec Juan Carlos, le Roi.

Le débat n'est pas frivole, qui se propage dans la presse quotidienne et met à contribution de très sérieux professeurs de droit constitutionnel. Le roi n'a que 59 ans, son fils a donc de longues années d'attente devant lui, ce qui n'a pas vraiment réussi à ses collègues Charles d'Angleterre ou Albert de Monaco. «Le prince Charles passe aujourd'hui pour un crétin, alors qu'il ne l'est pas», juge José Luis de Vilallonga, inquiet de l'exemple. Plus juancarlistes que monarchis