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Libération

Zaïre: Tshisekedi désavoué. Mobutistes et opposition se retournent contre le Premier ministre.

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publié le 7 avril 1997 à 1h23

Kinshasa, envoyé spécial

Matonge désert un samedi soir, on avait rarement vu ça, même pendant les pillages. Les Kinois, ce week-end, ont prudemment évité les bars du quartier le plus chaud de la capitale zaïroise. La semaine a été riche en rebondissements politiques et militaires, au dénouement très incertain.

Mardi 1er avril, après de longues concertations, les deux familles politiques du Parlement de transition (HCR-Pt), les mobutistes et les opposants se mettent d'accord pour désigner à la primature Etienne Tshisekedi, le leader du principal parti d'opposition, l'UDPS. Le lendemain, le Président Mobutu nomme par ordonnance son principal opposant au poste de Premier ministre. Jeudi, coup de théâtre, Etienne Tshisekedi remet en cause tout le processus en refusant en bloc toute légitimité au Parlement qui vient de le désigner et au texte constitutionnel auquel il se réfère. Pour lui, l'Histoire s'est arrêtée en 1992, aux actes édictés par la Conférence nationale souveraine qui rassemblait outre les partis, des représentants de la société civile. Tshisekedi va même plus loin en bouleversant la règle du jeu qui veut que les deux familles politiques se partagent, ne serait-ce qu'artificiellement, le pouvoir, jusqu'aux scrutins, qui mettront fin à la période de transition: le nouveau gouvernement qu'il propose ne compte aucun ministre de la famille mobutiste, ni de l'opposition modérée. Il réserve en revanche six portefeuilles à l'Alliance de Laurent-Désiré Kabila qui s'empresse