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Libération
Analyse

Tapis rouge pour Millon et la diplomatie du portefeuille. Le ministre de la Défense, reçu à Pékin, a préparé la visite de Jacques Chirac, le 15 mai.

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publié le 9 avril 1997 à 1h14

Pékin, envoyé spécial

Charles Millon en fidèle de Jacques Chirac, chargé d'aplanir les dernières difficultés avant l'arrivée, le 15 mai prochain, du président de la République à Pékin. C'est ainsi que s'est voulu le ministre de la Défense, le premier à se rendre en Chine depuis la reconnaissance de ce méga-Etat par le général de Gaulle en 1964. C'est aussi ainsi que l'ont compris ses hôtes chinois qui, pendant quarante-huit heures, n'ont pas lésiné sur le tapis rouge et les autres marques d'attention: 50 minutes avec le président Jiang Zemin, 75 avec le Premier ministre Li Peng... Les dirigeants chinois ne se sont pas moqués de l'envoyé de Chirac. Le vice-président américain Al Gore, qui vient de passer par Pékin, n'a guère été mieux traité. Jiang Zemin, Li Peng et consorts avaient quelques raisons de se comporter ainsi: en refusant de soutenir la rituelle motion de Genève, condamnant les violations des droits de l'homme en Chine, Chirac leur permet de quitter le banc des accusés où ils étaient acculés depuis le massacre de Tian Anmen. Ils ont promis, en échange, de signer avant la fin de l'année la Convention des Nations unies sur les droits économiques, sociaux et culturels, remettant à plus tard l'approbation de la Convention sur les droits civils et politiques. Marché de dupes? Peut-être. Mais ce n'est qu'à la longue que l'on saura qui a dupé l'autre dans cette affaire. Objectif. A très court terme, il s'agit d'un tout autre marché, entre la France et la Chine. Les term