Un accord de dernière minute entre le gouvernement italien et son
opposition conservatrice aura sauvé, hier, l'intervention internationale en Albanie. Les deux principales formations du pays l'Olivier, la coalition de centre-gauche et Forza Italia, le mouvement de Silvio Berlusconi ont rédigé une «motion restreinte» commune qui autorise l'Italie à prendre «immédiatement» le commandement de la force multinationale de 6 000 hommes dépêchée par l'ONU pour protéger l'acheminement de l'aide humanitaire vers Tirana. Cette «union nationale» de circonstance tombe à point nommé pour le président du Conseil Romano Prodi qui, privé du soutien des 35 députés communistes refondateurs membres de sa majorité mais farouchement opposés à toute action militaire hors des frontières, risquait le désaveu devant la Chambre. Le voilà assuré de 80% des voix sur ce vote, crucial pour la politique étrangère italienne.
Rome a été à l'origine de la proposition d'intervention internationale en Albanie, sur l'opportunité de laquelle ses partenaires européens se sont montrés particulièrement réticents. L'armée italienne fournira le plus important contingent à cette opération, qui sera dirigée par l'un de ses généraux. Un vote de défiance des députés aurait été du plus mauvais effet, d'autant que les autres participants à la mission, dont les Français, ont déjà dépêché en Adriatique les premiers éléments de leurs bataillons (lire également notre article sur les «marsouins»). Après une première défection