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SPECIAL WEB. L'opposition italienne sauve l'intervention en Albanie. Le parti conservateur de Silvio Berlusconi a donné son accord au gouvernement de centre-gauche pour autoriser l'Italie à prendre la tête de la force multinationale. Une «union nationale» de circonstance qui permet à Romano Prodi de pallier la défection des refondateurs communistes.

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publié le 10 avril 1997 à 0h59

Un accord de dernière minute entre le gouvernement italien et son

opposition conservatrice aura sauvé, hier, l'intervention internationale en Albanie. Les deux principales formations du pays ­ l'Olivier, la coalition de centre-gauche et Forza Italia, le mouvement de Silvio Berlusconi ­ ont rédigé une «motion restreinte» commune qui autorise l'Italie à prendre «immédiatement» le commandement de la force multinationale de 6 000 hommes dépêchée par l'ONU pour protéger l'acheminement de l'aide humanitaire vers Tirana. Cette «union nationale» de circonstance tombe à point nommé pour le président du Conseil Romano Prodi qui, privé du soutien des 35 députés communistes refondateurs membres de sa majorité mais farouchement opposés à toute action militaire hors des frontières, risquait le désaveu devant la Chambre. Le voilà assuré de 80% des voix sur ce vote, crucial pour la politique étrangère italienne.

Rome a été à l'origine de la proposition d'intervention internationale en Albanie, sur l'opportunité de laquelle ses partenaires européens se sont montrés particulièrement réticents. L'armée italienne fournira le plus important contingent à cette opération, qui sera dirigée par l'un de ses généraux. Un vote de défiance des députés aurait été du plus mauvais effet, d'autant que les autres participants à la mission, dont les Français, ont déjà dépêché en Adriatique les premiers éléments de leurs bataillons (lire également notre article sur les «marsouins»). Après une première défection