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Libération

Le riche Lubumbashi en proie aux pillages. La capitale du Shaba est tombée mercredi.

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publié le 11 avril 1997 à 1h09

Lubumbashi, envoyé spécial

Le muezzin de la mosquée de Lubumbashi psalmodie sur des rues quasi désertes, seules quelques rafales éclatent aux carrefours. Une Jeep chargée de vivres et flanquée d'un drapeau blanc est stoppée par deux jeunes rebelles un peu tendus. Les passagers sont extraits du véhicule, s'expliquent. «Ce sont des pillards», disent les quelques curieux qui osent guigner par un coin de mur. Finalement, le véhicule repart, avec à son bord les deux soldats. Les patrouilles, escortées par une foule en délire, avancent à la queue leu leu. Certains des jeunes soldats rebelles, de toute évidence, sont encore des gosses. Une longue colonne a marché toute la nuit depuis Kipushi, à trente kilomètres à l'est de Lubumbashi. Les plus jeunes sucent avec avidité une glace toute bleue emballée dans du plastique, offerte par les filles le long de la route. «Nous sommes exténués», confie l'un d'eux, les cheveux dégoulinant sous son béret. Nouvel ordre. Guidés par les habitants, trop heureux de se montrer chaleureux, ils nettoient les quartiers de la ville. A Kinya, le gros bourg populaire de Lubumbashi, les rebelles doivent régulièrement tirer en l'air pour éloigner la foule et faire respecter leur nouvel ordre. Près de la place centrale, le long du boulevard Mobutu, un tank entièrement démantelé gît sur le bas-côté. Tombé en panne lors de la fuite de l'armée, il est déjà revendu en pièces détachées sur le marché local.

Depuis la chute de Lubumbashi, la capitale de la riche p