Lubumbashi, envoyé spécial
Le chef des rebelles zaïrois, Laurent-Désiré Kabila, est arrivé hier après-midi à Lubumbashi, capitale minière et poumon économique du Zaïre, tombé entre les mains de ses troupes mercredi après trois jours de combats contre l'armée zaïroise. Des milliers d'habitants massés le long de la route reliant la ville à l'aéroport criaient le nom du chef rebelle en agitant des bandeaux blancs ou des feuilles de palmier. Quelques jours à peine après la prise de la ville et de la province du Shaba-Katanga, les nouvelles autorités sont déjà en place. Gaëtan Kakudji, le secrétaire général adjoint du mouvement rebelle, occupera le poste de «gouverneur intérimaire de la province du Shaba-Katanga», avant la tenue de prochaines élections. L'actuel gouverneur, Gabriel Kyungu, appointé par le président Mobutu il y a quelques semaines mais qui est resté dans la ville, est mis à l'écart. Première conquête d'importance. Cette mise en place autoritaire d'un nouveau gouverneur a provoqué les réactions furieuses des partisans de Kyungu. Lubumbashi est en effet la première conquête d'importance de Kabila où des élections à main levée, dans un stade, ne se déroulent pas immédiatement, comme ce fut le cas à Kisangani. «Nous sommes conscients des problèmes politiques très sensibles qui se posent dans cette province, a justifié Gaëtan Kakudji. Nous voulons éviter tout dérapage et rassurer la population avec un changement sans turbulences.» En écartant le gouverneur Kyungu, qui