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Libération

Le chemin de croix de l'IVG en Pologne. La majorité des hôpitaux publics refuse de pratiquer l'avortement, pourtant légalisé.

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publié le 15 avril 1997 à 0h54

Varsovie, de notre correspondante

Trois mois après la légalisation de l'avortement en Pologne, plus de la moitié des hôpitaux publics refusent de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse, a révélé un récent rapport du ministère polonais de la Santé. Dans la majeure partie des cas, gynécologues, anesthésistes et infirmières invoquent le code éthique de leur profession, qui leur permet de dire non aux pratiques contraires à leur «conscience personnelle», pour ne pas procéder à des IVG. Interdit pendant quatre ans, de 1993 jusqu'à la fin de l'année dernière, sauf en cas de viol, d'inceste ou de malformation de l'embryon, l'avortement, qui était une pratique courante à l'époque communiste, est depuis le 4 janvier de nouveau autorisé en Pologne pour des raisons sociales ou personnelles jusqu'à la douzième semaine de grossesse.

Mais les militants antiavortement n'ont pas baissé les bras. «La loi meurtrière de Staline, dont le seul but est d'anéantir la nation polonaise, est de retour», disent-ils. Au pouvoir depuis quatre ans, la gauche ex-communiste avait dû attendre l'élection du président Aleksander Kwasniewski pour promouvoir cette loi et tenir ainsi une de ses promesses électorales. Son prédécesseur, le président Lech Walesa, avait à plusieurs reprises auparavant opposé son veto à tout projet de loi de libéralisation de l'avortement. Le boycott massif de la nouvelle loi a reçu le soutien des évêques polonais, qui ont exprimé, lors de leur dernière conférence épiscop