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Libération

Bras de fer scolaire en Turquie. Les militaires tentent d'endiguer la prolifération des écoles religieuses.

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publié le 16 avril 1997 à 0h52

Istanbul, de notre correspondant

Les fonctionnaires fondamentalistes seront chassés de l'administration et les écoles coraniques illégales fermées. Le Premier ministre islamiste turc, Necmettin Erbakan, a cédé lundi à la pression des militaires et accepté de mettre concrètement en oeuvre deux des dix-huit recommandations imposées le 28 février dernier par le Conseil national de sécurité, un organe théoriquement consultatif où siègent côte à côte les chefs des trois armes, le président de la République, le Premier ministre et les responsables des principaux ministères. Mais ces «recommandations» ont valeur d'ordre et aucun gouvernement n'a jusqu'ici osé les refuser. Le bras de fer entre les forces armées, gardiennes de la laïcité républicaine, et le premier Premier ministre islamiste de l'histoire de la République turque se déplace maintenant sur la question scolaire. Les militaires tentent aussi d'imposer au travers du CNS une prolongation de trois ans, jusqu'à l'âge de 14 ans, de l'enseignement obligatoire pour bloquer la prolifération des lycées religieux. Jusqu'ici, après cinq ans d'école obligatoire, les élèves pouvaient continuer vers les collèges, puis les lycées d'enseignement général, s'orienter vers les écoles professionnelles ou aller dans les imam hatip, ces très contestés lycées religieux publics créés à l'origine pour former les imans. Aujourd'hui quelque 500 établissements de ce type regroupent un demi-million d'élèves, une affluence sans aucun rapport avec les