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Libération

L'intervention ambiguë de la GrèceL'arrivée de soldats grecs pourrait réveiller des vieilles haines.

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publié le 16 avril 1997 à 0h53

Athènes, correspondance

A bord du bâtiment Samos, 120 soldats grecs ont quitté Salonique à destination du port de Vlora, alors que deux autres missions arriveront, par bateau et par avion, a Tirana et à Durrës, dans les jours qui viennent. Au total, 760 hommes participeront à l'opération «Aube»,Mais le gouvernement grec affiche son intention d'envoyer prochainement des troupes supplémentaires dans les villes frontalières de Kakavjé et de Christallopigi, afin de «rassurer psychologiquement» la minorité grecque, forte de 150000 personnes, selon des sources indépendantes, vivant dans le sud du pays, où a éclaté la rébellion armée. Athènes semble vouloir braver les soupçons de ses partenaires sur son jeu ambigu en Albanie. La semaine dernière, les services secrets italiens rédigeaient un rapport qui reprenait, en les traitant avec sérieux, les accusations, lancées fin mars par le chef des services secrets albanais, Bashkim Gazidede, accusant des extrémistes grecs du sud de l'Albanie d'être à l'origine de la révolte. L'incident diplomatique a été vite étouffé et l'ambassadeur de Grèce à Rome se limitait à protester contre cette «erreur historique».

Minorité grecque. L'intangibilité des frontières n'est en aucun cas remise en cause par la Grèce, mais le prochain envoi de ses militaires, dans le sud de l'Albanie, risque de réveiller les vieilles haines que les deux capitales cultivent depuis le début du siècle à propos du sort de la minorité grecque. Selon Athènes, elle représenterai