Kinshasa, envoyée spéciale
Le puzzle zaïrois se met en place. Gérard Kamanda Wa Kamanda, le ministre des Affaires étrangères, a «les pleins pouvoirs» pour signer un cessez-le-feu avec Laurent-Désiré Kabila, si l'on en croit le porte-parole du gouvernement du général Likulia. Une rencontre entre le président Mobutu et le chef de l'Alliance est «envisageable, dans les prochains jours». Elle pourrait se tenir en Afrique du Sud, au Congo ou au Togo, a précisé Kin-Kiey Mulumba, et en présence de certains pays occidentaux. «Il est bon que les commanditaires de cette guerre soient là», a-t-il simplement commenté, ce qui, au Zaïre se traduit par «les Américains». Le porte-parole a, en revanche, refusé de faire le moindre commentaire sur la présence à Kinshasa du général Jeannou Lacaze, ex-chef d'état-major des armées françaises et émissaire officieux, familier du continent africain.
Si, comme l'affirme Kinshasa, tout est déjà négocié, le prix à payer passe sans doute par un grand lessivage. Depuis hier, une brigade d'inspecteurs judiciaires s'affairent aux ministères de l'Economie, des Finances et du Budget, ainsi que dans les grandes entreprises et les directions générales des administrations collectrices de deniers publics. L'ancien Premier ministre Kengo Wa Dondo, qui a prudemment quitté le pays, et son équipe économique, sont dans le collimateur. Même si de sa retraite suisse, il a assuré n'être qu'en «congés». Reste que, selon Kin-Kiey, «beaucoup, beaucoup de gens» seront mis en