Le président Mobutu n'ira pas en Afrique du Sud. Nzanga Mobutu, son
fils et porte-parole, a précisé hier que le chef d'Etat zaïrois préférerait que les négociations de paix avec Laurent-Désiré Kabila se tiennent plus près, pour des raisons de santé. L'option de Brazzaville, capitale du Congo, a souvent été évoquée ces dernières semaines. Elle retirerait à l'Afrique du Sud le bénéfice médiatique des efforts diplomatiques déployés par le président Mandela pour mettre fin à la guerre qui oppose les forces rebelles, qui ont déjà conquis la moitié du pays, à Kinshasa.
Cette nouvelle condition fait surtout peser un risque de plus sur l'issue du conflit. Bien que la délégation de Kabila ait signé en Afrique du Sud un texte qui offre au président Mobutu une porte de sortie honorable et même la possibilité de se présenter à une éléction présidentielle, le chef de l'Alliance répète depuis samedi qu'il n'envisage pas d'autre alternative que le départ pur et simple du chef de l'Etat. La rébellion continue parrallèlement de renforcer ses effectifs. Des centaines de recrues katangaises ont quitté Lubumbashi pour être formées militairement dans l'est du Zaïre. Des informations non confirmées semblent en outre indiquer que la rébellion est très proche de Matadi, ville portuaire sur le fleuve Zaïre, à environ 300 km au sud-ouest de Kinshasa, et située sur la frontière angolaise. Des mouvements de panique dans la population qui commence à quitter la ville sont signalés ainsi que des tirs entre