Menu
Libération

Euro: l'Italie sous le choc de la relégation. Un an après son arrivée, la coalition de l'Olivier joue son va-tout sur l'Europe.

Article réservé aux abonnés
publié le 25 avril 1997 à 0h21

Rome de notre correspondant

L'Italie est recalée en deuxième division et risque de ne pas être admise tout de suite dans le club des pays qui vont adopter l'euro le 1er janvier 1999. Ce verdict de la commission de Bruxelles, bien qu'il ne soit pas sans appel ­ la décision définitive sera prise en mai 1998 ­ a précipité dans la consternation les dirigeants italiens. Et gâché le premier anniversaire de l'Olivier, la coalition de centre gauche qui dirige le pays après la victoire aux élections législatives du 21 avril 1996. Les fenêtres du Palais Chigi, siège du président du conseil Romano Prodi, sont restées allumées toute la nuit, les rencontres entre les différents leaders de la majorité se sont succédé à un rythme frénétique. Pour tous il s'agit d'un camouflet: «La gifle de l'Europe» a titré le quotidien la Repubblica. Toutefois, les réactions des responsables transalpins semblent moins empruntées à l'autocritique qu'à l'orgueil national blessé. Le président de la République Oscar Luigi Scalfaro, en voyage officiel en Allemagne où il a rencontré le président Herzog et le chancelier Kohl, a invité «à se révolter contre le diktat des comptables européens». Romano Prodi, lui, réagit comme l'élève qui s'en prend à des commissaires prévenus: «Ils se sont trompés dans les comptes», a-t-il déclaré. Le ministre du Trésor a vécu lui aussi un journée de chien: Carlo Azeglio Ciampi, en tant que «superministre» de la politique économique, a toujours tenu des propos optimistes lénifiant