Rio de Janeiro, de notre correspondante.
«Insupportable», titre le Jornal do Brasil. A 44 ans, Galdino Jesus dos Santos, un des 300 survivants de la tribu des Pataxo découverte par les Portugais lorsqu'ils abordèrent le Brésil, est mort brûlé vif par cinq «fils à papa», dimanche à l'aube. Galdino était venu à Brasilia spécialement pour la journée de l'Indien. Ayant trouvé la porte de son auberge close, il s'était résolu à passer la nuit sous un Abribus. Les assassins ont expliqué qu'«ils voulaient juste faire peur à un mendiant en lui enflammant les pieds», et nient le crime raciste. Agés de 17 à 19 ans, tous issus de bonne famille, ils avaient repéré l'«indigent» vers 3 heures du matin. Deux heures plus tard, après avoir changé plusieurs fois de voitures et acheté de l'alcool à brûler, ils mettaient le feu à la couverture du dormeur et fuyaient. Un témoin ayant relevé les numéros de la plaque d'immatriculation, le lendemain, le Brésil se réveillait horrifié. Comment ses fils chéris pouvaient-ils commettre un crime aussi monstrueux?
Le père de l'un des meurtriers, le juge Novely Cardoso de Villanova, demandait que justice soit vraiment faite. Auteur d'une loi qui permit l'agrandissement de la réserve des Ianomanis il y a huit ans, le juge s'est dit terrassé «par cette ironie cruelle du destin». Le ministère public va donc porter plainte, et, pour la première fois, des riches vont devoir répondre de leur crime. Ils risquent jusqu'à vingt ans de prison.
Si le meurtre raciste n'es