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Libération

SPECIAL GB. Zaire: les charniers de kabila a kisangani. Des témoignages font état de massacres dans les camps de réfugiés hutus.

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publié le 30 avril 1997 à 0h09

La semaine dernière, quatre jours durant, deux pelles mécaniques

réquisitionnées par les combattants de Laurent-Désiré Kabila ont servi à creuser des fosses et à ensevelir les corps de «milliers» de réfugiés hutus tués au sud-est de Kisangani. Selon des témoignages concordants émanant de sources religieuses et humanitaires, les camps le long de la route entre Kisangani et Ubundu, où quelque 85000 Hutus rwandais avaient trouvé refuge après six mois d'errance à travers l'est du Zaïre, ont été «bouclés» le lundi 21 avril. «Deux jours auparavant, les troupes zaïroises qui gardaient ces camps avaient été remplacées par des troupes rwandaises», ont affirmé des Occidentaux sur place. Le 22 avril, les massacres auraient commencé par «des rafales tirées sans discrimination sur les réfugiés qui, paniqués, ont fui dans la forêt». Certains d'entre eux, prostrés à terre parce que malades ou trop épuisés, auraient été «achevés à la machette». Dès le lendemain, un camion réquisitionné a été utilisé pour transporter des cadavres, «environ 500», selon le chauffeur obligé à se prêter à cette macabre besogne. Des manoeuvres forestiers ont également été contraints de participer à l'ensevelissement de corps, notamment en conduisant les deux pelles mécaniques lourdes d'environ quinze tonnes chacune.

C'est mercredi dernier que les ONG à Kisangani ont eu la certitude que des massacres étaient en cours dans les camps, dont l'accès leur était interdit. «On n'avait pas beaucoup de difficultés à s'imagin