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Libération

Mobutu s'obstine, Kabila tonneDes témoignages nuancent l'ampleur de l'avancée rebelle au Zaïre.

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publié le 6 mai 1997 à 3h20

Kinshasa envoyé spécial

Au lendemain du sommet en Afrique du Sud, le maréchal Mobutu s'est enfermé hier dans le silence de sa maison bleue, en banlieue de Kinshasa. A sa descente d'avion, il n'a voulu parler à aucun journaliste. Mais son entourage attestait de l'obstination de Mobutu à prétendre ne plus briguer le pouvoir, mais à le céder à un successeur désigné au lendemain d'élections, sans égard pour les conquêtes militaires de son adversaire. A ce dédain, Laurent-Désiré Kabila a répliqué par une diatribe va-t-en-guerre à son arrivée à Lubumbashi (voir carte): «Mobutu doit partir. Nous sommes prêts à prendre Kinshasa, et, s'il ne démissionne pas, il sera chassé.» Le chef rebelle a assuré que ses troupes se trouvaient à 60 km de l'aéroport de la capitale et que «dans deux ou trois jours elles seraient dans les faubourgs». Une affirmation qui vient en contrepoint d'un sommet au cours duquel Kabila s'était engagé à interrompre la progression de ses hommes «en signe de bonne volonté». Une affirmation difficile à vérifier, mais qui a suffi à réveiller les rumeurs militaires à Kinshasa.

Dans un pays dont la poste et le téléphone sont anéantis, la communication passe désormais par le clergé, dont les paroisses peuvent encore se joindre. Mais surtout par ceux qui voyagent. A la gare qui abrite le dernier train grandes lignes du pays, l'arrivée de l'Express de Matadi infirmait la chute de cette ville, à 300 kilomètres à l'ouest, annoncée depuis la veille. Port, grenier, centrale é