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Libération

Mobutu au gabon, kabila au canon. Washington et Paris tentent d'aboutir à une transition pacifique.

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publié le 9 mai 1997 à 2h47

«Les prochains jours seront critiques pour la paix au Zaïre.» Dans

la bouche de l'optimiste Bill Richardson, ces quelques mots résonnent sinistrement. Car la paix, l'envoyé spécial de Bill Clinton au Zaïre fait tout pour y croire. Malgré les combats à quelques centaines de kilomètres de Kinshasa, malgré le peu d'empressement du président Mobutu et de Laurent-Désiré Kabila à trouver une solution négociée à un conflit qui dure depuis maintenant huit mois. Hier, après avoir rencontré les messieurs Afrique de l'Elysée et du Quai d'Orsay, Richardson plaçait, à la manière du docteur Coué, le terme de «transition pacifique» dans chaque phrase.

Une première rencontre Mobutu-Kabila, dimanche, n'a pourtant abouti, pour le moment, qu'à en préparer une seconde, annoncée pour mercredi prochain par les médiateurs sud-africains. En attendant, Mobutu est parti chercher conseil à Libreville, auprès de ses pairs gabonais, congolais, centrafricain et tchadien notamment. Des chefs d'Etat proches de la France, mais sans grande influence sur un conflit qui se joue plus à l'est et au sud de l'Afrique. «La paix a une chance. Mon espoir est que Mobutu le comprenne», dit Richardson, qui répète inlassablement que Paris et Washington sont, sur ce point, sur la même longueur d'onde.

Seule certitude pour le moment, l'ère Mobutu est terminée. Et Kabila est maître des deux tiers du Zaïre. Le scénario de la transition, puis de l'après-Mobutu, est en revanche plus que confus. Pour la première fois, les troupes