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Mali: un Président en quête d'opposants.Démocrate convaincu, Konare a toutes les chances d'être réélu à la tête du pays, les autres candidats ayant décidé de boycotter l'élection.

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publié le 10 mai 1997 à 3h05

Dimanche, Alpha Oumar Konare sera dans une situation redoutable pour

un partisan de la démocratie et du pluralisme: assuré de vaincre sans gloire, d'être réélu à la présidence du Mali, peut-être dès le premier tour, faute de véritable adversaire Cet historien de 51 ans, arrivé au pouvoir en 1992 à la faveur des premières élections libres jamais organisées dans son pays, n'aura en principe qu'un seul challenger, Mamadou Diaby, candidat d'un petit parti (PUDP, Parti pour l'Unité, la Démocratie et le Progrès) qui n'a obtenu que 1,2% des voix au premier tour des législatives, le 13 avril dernier. Les huit autres candidats de l'opposition se sont retirés pour protester contre la mauvaise organisation de ces élections législatives, qui ont finalement été annulées. Ils demandaient aussi la démission du gouvernement et le report du premier tour de la présidentielle, prévu le 11 mai. La Cour constitutionnelle, qui par le passé leur avait donné raison à plusieurs reprises, a cette fois opposé une fin de non recevoir aux partis d'opposition en décidant, trois jours avant le scrutin, de maintenir ce premier tour. Et pour éviter que ne se reproduise les échauffourées de la manifestation de mardi, le gouvernement a fermé les établissements scolaires et universitaires pour une semaine.

La décision de la Cour constitutionnelle permettra d'éviter le vide institutionnel. Selon la Constitution, le président doit en effet être élu avant le 8 juin. Mais la jeune démocratie malienne est en zone de