Kinshasa envoyé spécial
Payés cent mille zaïres (un demi-dollar) par personne, les «souteneurs» de Mobutu ne débordaient pas d'enthousiasme en manifestant hier autour de l'hôtel Memling, malgré l'effervescence des équipes de télévision débarquées le matin. Les assemblées de «parlementaires debout» ont en revanche repris leurs sessions houleuses sur les places des quartiers. Silencieux depuis deux semaines, ils trouvaient, au lendemain du sommet de Libreville, un ordre du jour passionnel. En même temps que ces attroupements, qui rassemblent des centaines d'orateurs dans les Cités de la capitale, la classe politique kinoise est remontée sur la scène. Africains et fiers de l'être, les hommes politiques attendaient que les décisions, discutées à Washington, Paris, Pretoria ou Kigali, soient négociées par des chefs africains, pour les prendre en compte.
Quoi de nouveau après l'appel de Libreville? Les partenaires francophones du maréchal Mobutu ont adopté la proposition française: un retrait pour raisons de santé du président zaïrois, à qui sera garanti sécurité pour sa famille et son patrimoine; l'élection à la présidence du Haut Conseil de la République, ou Parlement de transition, de Mgr Monsegwo, suggéré par le Quai d'Orsay, avec l'approbation de chefs d'Etat de l'Afrique centrale; la formation d'un gouvernement d'union nationale ouvert à tous les partis, dont l'Alliance de Laurent-Désiré Kabila. Scénario de bon sens, trop bien ficelé toutefois dans le chaos politique et éco