Pékin de notre correspondante
Qui est, ou quels sont les nouveaux maîtres de la Chine? Trois mois après la mort du «dernier empereur» de l'empire communiste, Deng Xiaoping, une transition politique s'opère à Pékin. C'est dans ce contexte que doit partir ce soir pour la Chine la plus importante délégation du gouvernement français jamais déplacée à l'étranger, présidée par Jacques Chirac.
Son interlocuteur numéro 1 sera le «dauphin désigné» Jiang Zemin, 71 ans, qui cumule les trois fonctions essentielles de chef de l'Etat, du Parti communiste et de l'armée.
L'ascension de Jiang Zemin. Installé au pouvoir en octobre 1992, Jiang a été désigné lors du plénum de 1994 comme le nouveau «noyau dur de la troisième génération des dirigeants communistes», après Mao Zedong, fondateur de la Chine communiste (1949-1976), et Deng Xiaoping, père des réformes et de l'ouverture, devenu trop âgé et malade pour rester sur l'avant-scène.
C'est cette arrivée aux affaires du vivant de Deng Xiaoping qui a permis à Jiang Zemin de gagner une caution morale qui lui faisait largement défaut. Propulsé par Deng Xiaoping à la tête du Parti communiste au lendemain de la répression du mouvement démocratique de Tian Anmen en 1989, Jiang ne jouissait alors d'aucune légitimité et était considéré comme une marionnette. Au fil des ans, Jiang s'est pourtant révélé habile manoeuvrier.
Pour se faire admettre par l'armée, véritable garante du pouvoir dans le régime communiste, Jiang a multiplié les largesses budgétaires e