S'il a lieu ce matin, le second sommet naval pour résoudre la crise
zaïroise ne servira que de prétexte au maréchal Mobutu pour entamer sa vie en exil. Comme lors de la première rencontre à bord du navire sud-africain Outeniqua, le 4 mai, le président zaïrois devrait quitter son pays pour Pointe-Noire avec femme et enfants. Il est peu probable qu'il y retourne, quel que soit le résultat de cette «rencontre de la dernière chance» organisée par Nelson Mandela pour permettre un «transfert pacifique du pouvoir au Zaïre». Car hier, juste au terme du «délai de réflexion» imparti par Laurent-Désiré Kabila au chef de l'Etat pour se «démettre», les forces rebelles étaient déjà aux abords de la capitale (voir ci-contre). «La seule chose que nous attendons de la rencontre, c'est la passation du pouvoir de la dictature au peuple de l'Alliance», a déclaré, depuis Lubumbashi, Laurent Kabila, estimant que «les puissances occidentales ne peuvent pas s'en mêler et imposer leurs conditions pour, à nouveau, choisir qui, chez nous, doit être président». Le message était clair: que le dictateur s'en aille de Kinshasa ou non, nous y rentrons.
Il faut dire que, depuis deux semaines, la communauté internationale la France en tête a délibérément dramatisé le risque d'une entrée non négociée des rebelles dans Kinshasa. Elle a dépeint le spectre d'un «bain de sang», qui ne s'est produit nulle part ailleurs, avec l'idée d'imposer in extremis aux nouveaux maîtres du Zaïre quelques restrictions: le re