La diplomatie sud-africaine tente, jour après jour, sa «dernière
chance» pour dénouer la crise zaïroise autrement que par la force des armes. Hier soir, au lendemain du rendez-vous manqué de Pointe Noire, où Laurent-Désiré Kabila avait fait faux bond au maréchal Mobutu et à Nelson Mandela, ce dernier a reçu le chef rebelle, seul, au Cap. Sur la table des négociations figurait un «plan de paix» de dix points, prévoyant la démission du chef de l'Etat zaïrois 24 heures après la signature du document en échange d'un engagement par les rebelles de respecter le pluralisme politique et de mettre en place un gouvernement de transition «de large coalition» pour préparer de futures élections. Selon la formule initiale, l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL) de Kabila devait obtenir 60% des postes ministériels au sein de ce gouvernement. Estimant que seule la «destitution de Mobutu» faisait l'objet des négociations, l'Alliance, qui veut conduire la transition d'une durée minimale de deux ans avec des «forces politiques se battant pour la même cause», semblait cependant peu encline à accepter ce partage du pouvoir, ses troupes ayant les moyens d'investir la capitale «d'ici samedi», selon l'un de ses responsables.
Hier à Kinshasa, la rumeur sans fondement de combats aux abords de l'aéroport a semé la panique, tous les habitants tentant rapidement de regagner leur quartier résidentiel. L'embouteillage au centre-ville contrastait alors avec le trafic