Varsovie de notre correspondante.
Depuis quelque jours, la ville de Lodz, au centre de la Pologne, est secouée d'une vive polémique, après que le diocèse local eut refusé d'enterrer religieusement un gynécologue de renom pratiquant l'avortement, le professeur Waclav Dec, mort à 66 ans dans un accident de la route.
Quelques centaines de personnes venues vendredi à l'église Sainte-Thérèse, à Lodz, pour faire leurs adieux au professeur Dec, appelé parfois «l'ambassadeur des femmes» pour avoir défendu leur droit à l'avortement, ont ainsi trouvé les portes du sanctuaire fermées. La messe et l'enterrement avaient été tout bonnement annulés. Le diocèse de Lodz était resté intransigeant et ceci malgré les protestations des autorités de la ville, des hommes politiques et de la famille du professeur, un catholique pratiquant. Invoquant une loi qui stipule que «les pécheurs endurcis devraient être privés d'un enterrement catholique s'ils ne donnent avant leur mort aucun signe de repentir», le père Dabrowski avait affirmé qu'un «refus d'enterrement catholique était conforme au droit canon». Dans un communiqué, l'Eglise a fait savoir que le professeur Dec était un partisan de l'avortement «qui propageait en public des idées contraires au cinquième commandement du Décalogue, base de la pensée chrétienne, de la morale enseignée par l'Eglise et de sa vocation religieuse», autrement dit «Tu ne tueras point». Après l'introduction en 1993 d'une loi restrictive interdisant l'avortement en Pologn