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Libération

Tshisekedi appelle à résister à la dictature de Kabila. L'opposant historique a été écarté du nouveau gouvernement.

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publié le 24 mai 1997 à 2h11

Kinshasa envoyée spéciale

«Ce gouvernement n'existe pas.» Si les soldats de Kabila n'avaient pas remplacé ceux des forces zaïroises dans les rues de Kinshasa, on se croirait revenu un mois en arrière, au temps où la classe politique se déchirait les bribes de pouvoir concédées par Mobutu. Sous les arbres de sa résidence du quartier de Limete, Etienne Tshisekedi, l'opposant historique de l'ancien régime, s'emporte: «Il doit être évident que ce peuple qui a consenti tous les sacrifices n'est pas prêt à subir une dictature, d'où qu'elle vienne.» Sous les applaudissements de ses militants, qui l'écoutent massés dans la rue, le leader de l'UDPS invite tout le peuple zaïrois ­ «Je dis bien zaïrois» ­ à résister au gouvernement. Le problème, c'est qu'il parle du gouvernement que les «libérateurs» ont mis en place dans la nuit ­ et dont il est le grand absent ­ et d'une dictature qui n'est pas celle de Mobutu.

Cinq jours après l'entrée des troupes de Laurent-Désiré Kabila dans la capitale, l'opposition radicale se rebelle. Etienne Tshisekedi, qui fut le premier à tendre la main au chef de l'AFDL, se plaint maintenant de ne pouvoir le rencontrer. Kabila est «l'otage d'un groupe de jeunes gens que je ne connais pas», affirme-t-il. L'ex-Premier ministre, qui se considère toujours comme un chef de gouvernement «légal», trouverait normal de discuter de l'avenir du pays avec son «frère», Président autoproclamé. Mais, visiblement, deux légitimités s'affrontent: celle assise sur la Conférenc