Budapest, de notre correspondante
Le colonel Tibor Nagy a mis au placard l'uniforme de l'armée hongroise, vert aux épaulettes étoilées, et arbore l'habit kaki des soldats de l'Otan, avec le nom de son pays: «Hungary», cousu sur la poitrine. D'ici au mois de juin, tous ses hommes seront vêtus de même. Dans son bureau décoré de médailles de l'armée Rouge, de souvenirs de l'Académie militaire polonaise mais aussi d'une photographie du collège de Carlisle, Pennsylvanie, où il étudia pendant un an, l'officier hongrois déclare, dans un anglais énergique: «Nous devons être prêts à rejoindre immédiatement l'Otan.» Le colonel Nagy commande la 25e brigade, située à Tata, à 70 kilomètres au nord de Budapest, la première de l'armée à avoir été totalement réorganisée, selon les concepts occidentaux. Aujourd'hui, ces hommes mettent en pratique les exercices de défense d'un check point contre l'attaque de «rebelles», décrits dans les manuels occidentaux. En 1995, quatre de ces officiers parlaient l'anglais et avaient été formés au processus de décision de l'Otan. Deux ans plus tard, ils sont une cinquantaine. Le grand changement réside dans la diminution du nombre d'officiers. Dans une armée de type soviétique, il y en avait autant que de sous-officiers et personne ne prenait d'initiative ni de responsabilité. «Autrefois, les officiers s'occupaient de toutes sortes de tâches subalternes, conduisaient les véhicules" Aujourd'hui, ils doivent penser, organiser et diriger», explique le commanda