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Libération

Bill Clinton juridiquement harcelé par Paula Jones. La jeune femme accuse le Président de lui avoir fait des avances indécentes.

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publié le 28 mai 1997 à 1h57

New York, de notre correspondant.

Le président Bill Clinton a-t-il, oui ou non, fait le 8 mai 1991, alors qu'il était gouverneur de l'Arkansas, étalage de son intimité dans une chambre d'hôtel de Little Rock devant Paula Jones, une employée de son administration âgée alors de 24 ans, qui ne lui avait rien demandé? D'après la Cour suprême des Etats-Unis, rien dans la Constitution américaine n'empêche un tribunal de se pencher sur cette question décisive sinon pour le futur de l'Otan, au moins pour l'avenir politique plus immédiat du président américain en exercice. Par une décision unanime rendue hier matin au moment même où Bill Clinton à Paris se préparait à une rencontre bilatérale avec Boris Eltsine, les juges de la Cour constitutionnelle américaine ont rejeté les arguments de ses avocats. Ceux-ci souhaitaient repousser à l'expiration de son mandat le traitement judiciaire de cette embarrassante affaire de harcèlement sexuel. Selon eux, un président en exercice bénéficie en effet en raison précisément de la nature de sa fonction d'une forme d'immunité juridique qui le placerait à l'abri des plaintes civiles aussi longtemps qu'il occupe la Maison Blanche. Cet argument avait déjà été rejeté en appel au motif que la Constitution américaine «ne crée pas une monarchie» et n'étend pas de protections particulières aux faits qui ­ comme celui-là ­ relèvent clairement de la vie privée du Président. Il n'a pas non plus convaincu les juges de la Cour suprême. «En dépit de la force