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Libération

Paris au temps de la nouvelle alliance. Signature de l'Acte fondateur sur les relations entre Moscou et l'Otan.

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publié le 28 mai 1997 à 1h57

Boris Eltsine, même avec sa démarche saccadée et son élocution

toujours laborieuse, a tenu la vedette de la cérémonie organisée hier dans la salle des fêtes de l'Elysée pour la signature de l'Acte fondateur sur les relations entre la Russie et l'Otan. Non seulement parce qu'avant de signer ce texte qu'il considère comme «une victoire de la raison» il a réaffirmé que «la Russie est toujours opposée à l'élargissement de l'Otan», mais aussi parce qu'il s'est offert à bon marché le luxe d'une petite opération de propagande que ses prédécesseurs soviétiques auraient sans doute appréciée: reprenant la parole après la signature du document qui proclame notamment que «l'Otan et la Russie ne se considèrent pas comme des adversaires», le président russe a créé un instant la surprise en déclarant solennellement: «Je viens de prendre la décision de démanteler toutes les ogives nucléaires des missiles qui sont pointés sur les pays dont les dirigeants sont assis autour de cette table. Vous m'avez bien compris!»

Deux heures plus tard, la déclaration d'Eltsine était ramenée à de plus modestes proportions. Selon Sergueï Iastrjembski, son porte-parole, le président russe avait seulement voulu annoncer qu'il avait donné l'ordre de ne plus pointer aucun missile en direction du territoire des seize pays de l'Otan, et cela à compter d'hier. «Cela dit, a ajouté le porte-parole, il est possible qu'un jour les têtes de ces missiles soient démantelées.» La grande nouvelle n'était donc que la confirmati