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Libération

Les Amérindiens boudent le Parlement canadien Une dizaine de candidats seulement aux législatives de lundi.

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publié le 31 mai 1997 à 1h42

Montréal de notre correspondant

Du Pacifique à la mer du Groenland, ils sont une dizaine de candidats amérindiens à tenter l'impossible pour les législatives de lundi au Canada: convaincre les populations locales de leur intérêt à se faire représenter au Parlement fédéral. Qu'ils soient inuit, cri, ojibwe, peigan, dene ou metis, qu'ils se présentent au Nunavut comme Nancy Karetek Lindell, au Yukon comme Shirley Adamson, dans l'Arctique de l'Ouest comme Ethel Blondin Andrew, les représentants autochtones font face à un problème récurrent. En raccourci, la désillusion des quelque 300000 Amérindiens et Inuit qui vivent au nord du 45e parallèle, face à la vie politique du Canada des Blancs.

Leur taux de participation aux scrutins fédéraux ­auxquels ils n'ont accès que depuis 1962­ est habituellement de 45%. «C'est un jour comme les autres, je ne vote jamais», avoue sans ambages Stéphane Gros-Louis, de la réserve huronne de Wendake, non loin de Québec. «Nous ne reconnaissons pas le gouvernement du Canada», explique Wayne Rice, de la réserve mohawk de Kahnawake, en banlieue de Montréal. «Aucun candidat n'a jamais fait l'effort de venir jusqu'à nous», dit encore, à 4000 km de là, François Paulette, de la communauté chipewyan de Fort Fitzgerald, dans l'extrême nord de l'Alberta.

Méfiance. Pour beaucoup d'Amérindiens, la méfiance reste en effet le sentiment prédominant envers le gouvernement d'Ottawa. Même si les Inuit, par exemple, ont obtenu des garanties pour une plus grande autonomi