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Libération

Les jeunes exclus penchent vers le FFS. Bête noire du pouvoir, le parti d'Aït -Ahmed a axé sa campagne sur la paix.

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publié le 3 juin 1997 à 4h18

Alger envoyé spécial

Tarik et ses amis n'ont guère la fibre politique. Jeunes et chômeurs, ils tuent leur temps libre en bavardages à l'ombre des panneaux électoraux. De ce scrutin législatif, ils n'attendent rien. Ou si peu. Les députés leur semblent vivre «sur une autre planète. Ils ont tous de l'argent, leurs enfants sont à l'abri à l'étranger». Tous, pourtant, iront voter. «Pour le tampon, précise Tarik. Impossible d'obtenir le livret militaire avec une carte électorale vierge. Or, sans livret, on est comme des clandestins dans notre pays. Nous devons le présenter dans toutes les démarches administratives. Et aux barrages, si on ne l'a pas, ils nous considèrent comme des terroristes.»

Alors, par nécessité plus que par conviction, ces «dégoûtés» pèsent le pour et le contre. Exclus d'entrée, les «partis du pouvoir», le trop vieux Front de libération nationale (FLN), ancien parti unique, ou le nouveau RND et sa myriade de candidats ministres. «Le gouvernement nous a vaccinés», explique Rafir. Ce technicien de 28 ans avait donné sa voix au Front islamiste du salut (FIS) en 1991. En interrompant le processus électoral, «le pouvoir nous a volés et la répression a été très dure.». Eliminé, aussi, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), jugé trop éradicateur. «Qui sont ces démocrates qui décident qui a le droit de vivre et qui doit mourir?», interroge Youssef.Ces jeunes exclus s'estiment «coincés entre le marteau et l'enclume» et refusent d'attribuer la respons