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Libération

Le Canada un peu plus divisé. Le Premier ministre libéral sort des élections vainqueur mais affaibli.

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publié le 4 juin 1997 à 4h15

Montréal, correspondance.

Le Canada n'est plus divisé en deux mais en trois. Le divorce endémique entre le Québec et le Canada anglais doit désormais s'accommoder d'une «rupture adultère» entre le Canada central et celui de l'Ouest. Les élections législatives anticipées de lundi, remportées de justesse par le parti libéral du Premier ministre sortant Jean Chrétien, ont en effet mis à jour un pays déchiré entre le Québec souverainiste, l'Ontario libéral, et l'Ouest réformiste (droite populiste). «C'est la balkanisation du pays», estiment les commentateurs les plus alarmistes.

Quoi qu'il en soit, Jean Chrétien a été reconduit au pouvoir avec 4 sièges de majorité à la Chambre des communes. S'il a beau s'en réjouir, il n'a obtenu l'allégeance que d'une seule des dix provinces canadiennes: l'Ontario lui a fourni les deux tiers de ses 155 députés. Mais ce «petit royaume» ne saurait à lui seul garantir l'hégémonie gouvernementale fédérale et Jean Chrétien s'est empressé de souligner que son parti avait «remporté des sièges dans toutes les parties du Canada» (en fait, aucun en Nouvelle-Ecosse et un seulement dans le Saskatchewan). Avant de chercher à rassurer les Canadiens: «Nous allons aborder notre mandat avec une vision nationale dans l'intérêt de toutes les régions, pas seulement celles qui ont voté libéral.»

Mais, au-delà de la difficulté de constituer un gouvernement «représentatif», c'est bien celle de faire face à une prochaine offensive séparatiste du Québec que Jean Chrétien