Menu
Libération

Le Nigeria s'embourbe en Sierra Leone. L'offensive ratée contre les putschistes a toutefois reçu l'aval de la communauté internationale.

Article réservé aux abonnés
par Marie-Laure COLSON et Antony GOLDMAN
publié le 5 juin 1997 à 3h37

Le Nigeria s'enferre en Sierra Leone, avec la bénédiction de la

communauté internationale. L'échec de son offensive militaire pour ramener au pouvoir le président élu Ahmad Tejan Kabbah ne lui laisse guère de choix: le revers fut trop cuisant.

Lundi, l'armée nigériane, qui dirige la force de paix ouest-africaine (Ecomog), canonnait la capitale, Freetown, pour forcer les putschistes sierra-léonais à rendre le pouvoir. Les militaires de ce petit pays de 4,5 millions d'habitants, appuyés par les «combattants de la jungle», les anciens rebelles des maquis du Front révolutionnaire uni (RUF), ont non seulement repoussé l'attaque et pris position dans la capitale, mais ils ont fait prisonniers 300 militaires nigérians.

Renforts ghanéens. Humilié, le grand Nigeria, qui a l'ambition de jouer un rôle stratégique en Afrique de l'Ouest (voir carte), a envoyé mardi des renforts pour appuyer ses 2 200 hommes déjà basés à Freetown. Et cherché à gagner l'approbation de la communauté internationale. Le Nigeria a réussi à convaincre le Ghana, jusqu'alors favorable à des négociations, d'appuyer sa croisade pour restaurer le gouvernement civil renversé le 25 mai. Des troupes ghanéennes devraient arriver aujourd'hui à Freetown. A Harare (Zimbabwe), où se tenait le sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, Tom Ikimi, a affirmé mardi que son pays avait l'aval de la communauté africaine. Hier, le porte-parole de l'OUA, Ibrahim Dagash, a confir