A la place de l'élection présidentielle, prévue pour le 27 juillet,
la lutte armée pour le pouvoir a été engagée au Congo. Hier, en proie à des combats factionnels pour la seconde journée consécutive, Brazzaville était coupé en deux, ironiquement de part et d'autre de l'avenue de la Paix, ligne de partage entre les quartiers septentrionaux acquis à l'ex-président Denis Sassou N'Guesso et le centre-ville sous le contrôle de l'actuel chef de l'Etat, Pascal Lissouba. Les liaisons téléphoniques ayant été «interrompues pour une durée indéterminée», selon un disque diffusé en boucle, la capitale congolaise était également isolée du reste du monde. Après l'attaque de la résidence de Sassou N'Guesso par un détachement de l'armée, jeudi matin, les miliciens «Cobras» de l'ex-président ont réussi une «contre-offensive», prenant le contrôle de tout le nord de la ville. Ils auraient été renforcés par le ralliement de plusieurs unités de l'armée régulière à l'homme qui dirigea le pays de 1979 à 1992, jusqu'à sa défaite électorale face à Pascal Lissouba.
Hier matin, le Quai d'Orsay a jugé «préoccupante» la situation à Brazzaville et prodigué des «conseils de prudence» aux quelque 300 expatriés français sur place. Pour faire face à l'éventualité d'une opération d'évacuation des Français vivant à Kinshasa, la capitale de l'ex-Zaïre sur l'autre rive du fleuve, Paris a maintenu depuis trois semaines un contingent de 350 soldats dans la capitale congolaise. Ils ont servi hier à escorter de l'aéro