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Libération

Paris dépêche des renforts à Brazzaville. Un soldat français tué samedi par des éléments de l'armée régulière.

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publié le 9 juin 1997 à 4h00

«Ils sont tous extrêmement nerveux. Le plus grave, c'est qu'il y a

des gens incontrôlables dans les deux camps.» Joint par téléphone, le commandant des forces françaises au Congo, Alexis Jaraud, confirmait hier après-midi que l'armée congolaise et les «Cobras», la milice de Denis Sassou N'Guesso, continuaient de s'affronter au lance-roquettes et au canon dans les rues de Brazzaville, parfois dans la confusion la plus totale. Impossible de faire un bilan pour le moment, mais les combats qui durent maintenant depuis quatre jours auraient fait, selon la police, des dizaines de morts et de nombreux blessés, sans même parler des pillages auxquels se livrent chaque camp. De précédents affrontements entre milice privée et d'Etat avaient fait 2 000 morts dans la capitale, en 1993, après des élections législatives anticipées.

Ce sont des «éléments incontrôlés» de l'armée régulière qui sont à l'origine des tirs qui ont tué un soldat français et en ont blessé cinq autres, samedi soir, à un barrage. «Nous avions pris contact avec les forces gouvernementales et nous avons des officiers de liaison. Malgré cela, ils ont tiré sur nos véhicules.» Avec d'«énormes précautions», les soldats français basés à Brazzaville depuis plusieurs semaines pour participer à une éventuelle opération d'évacuation à Kinshasa circulent de quartier en quartier pour récupérer les quelque 2 000 Français recensés dans la capitale congolaise. En milieu de journée, 400 d'entre eux étaient regroupés sur les sites milit