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Libération

La Flandre bouscule les frontières. Son ministre-président évoque une grande région européenne. Sans les Wallons.

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publié le 10 juin 1997 à 3h54

La Flandre renonce à l'indépendance. Cette annonce faite il y a

quelques jours par le ministre-président de la région flamande n'a pas manqué de surprendre. En effet, Luc Van Den Brande estime que l'avenir de sa région se situe plutôt dans la formation d'une grande région européenne qui rassemblerait la Flandre belge, les Pays-Bas, les Länder occidentaux de l'Allemagne, les comtés du sud-est de l'Angleterre et la région Nord-Pas-de-Calais. Mais chacun aura remarqué qu'il exclut de ce vaste ensemble la Wallonie... Le conflit communautaire qui divise Flamands et Wallons depuis la création de la Belgique, en 1830, avait jusqu'à ces tout derniers jours comme principal ressort la revendication de l'indépendance de la Flandre. Nul débat sur l'organisation institutionnelle de la Belgique et sur son avenir ne pouvait se dérouler sans que les Flamands viennent argumenter sur la pertinence de la création d'un Etat flamand. A tel point que, pour satisfaire partiellement cette revendication, une réforme institutionnelle d'importance a transformé en 1993 le royaume belge en un Etat fédéral. Echappent encore à la compétence des régions et des communautés les traditionnelles compétences régaliennes: justice, monnaie, défense, une partie des affaires étrangères et la Sécurité sociale. Et c'est sur ce sujet que se focalisent depuis deux ans les antagonismes entre Wallons et Flamands, ces derniers refusant de financer plus longtemps un système de protection sociale qui, selon eux, bénéficie