Séoul correspondance
«Je voudrais tout oublier de ce cauchemar"» Quand Mme Choi Kyun-shil, 58 ans, parle de la Corée du Nord, elle ne dit pas le nom du pays, elle dit «l'enfer». Un enfer dont elle a réussi à sortir son mari, ses 14 enfants et petits-enfants. Parvenue à Séoul en décembre, cette famille constitue le plus grand groupe de Nord-Coréens à avoir fait défection et arrivés à ce jour au Sud.
Après les longues semaines du stage obligatoire de préparation à la vie dans le monde capitaliste, sous les auspices de la KCIA (la CIA sud-coréenne), la famille maintenant libre, a accepté pour la première fois de raconter comment elle a fui le pays le plus fermé du monde. «Là-bas, la vie devenait trop dure. Il n'y avait plus rien à manger et nous avions très froid. Les enfants étaient tout le temps malades. Deux personnes sont mortes de faim et de froid dans notre immeuble. Les gens mangeaient de l'herbe, leur peau devenait noire.» Mme Choi, son mari, Kim Kyung-ho et leurs enfants ont fui le 26 octobre 1996, au début de la grande famine qui tue des milliers de personnes actuellement en Corée du Nord.
Exilés. Ils ont vécu longtemps dans la capitale nord-coréenne, Pyongyang. Avant d'en être chassés lors d'un grand nettoyage. Le gouvernement communiste considère la capitale comme une vitrine. Pour cette raison,il exile en province les personnes politiquement suspectes, ainsi que les handicapés. «Ils se méfiaient de nous, car mon mari est originaire de Corée du Sud. Et parce que mes