Istanbul de notre correspondant
Les dépenses militaires turques, en particulier celles de la dernière intervention en Irak du Nord, sont devenues, pour la première fois dans l'histoire de la République, un sujet de désaccord entre l'armée et le gouvernement. Et l'affaire ne fait qu'envenimer le contentieux qui s'est développé entre les militaires et la coalition islamo-conservatrice au pouvoir de Necmettin Erbakan depuis l'opération lancée contre les rebelles kurdes le 14 mai. D'autant que l'armée a évoqué hier la possibilité de créer une «zone de sécurité» au nord de l'Irak.
Le secrétaire général de l'état-major s'est ainsi ouvertement plaint, vendredi, «du silence du gouvernement devant les demandes persistantes d'allocations financières», lors d'une conférence de presse où il avait admis que deux hélicoptères militaires avaient été abattus par les militants du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) qui possèdent des missiles SA-7B de type soviétique. L'état-major avait d'abord déclaré qu'il s'agissait d'«incidents techniques». Baptisée «Marteau», cette nouvelle opération de «nettoyage» contre les bases arrière des rebelles du PKK implique quelque 50 000 soldats. Elle aurait coûté environ 2,8 milliards de francs.
Alors que le vice-président de l'état-major, Cevik Bir, étoile montante de l'armée et de la scène politique, critique sévèrement l'administration des finances, le ministre islamiste des Finances, Abdüllatif Sener, a déclaré dimanche que «l'armée disposait d'un bud