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Libération

Aznar promet des lendemains qui chantent aux EspagnolsLe chef du gouvernement célèbre la bonne santé de l'économie.

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publié le 12 juin 1997 à 3h44

Madrid, de notre correspondant

«L'Espagne va bien», «l'Espagne va bien», répète depuis des mois, comme un disque rayé, la marionnette de José Maria Aznar des «Guiñoles» de Canal + Espagne. Hier, l'original, moins burlesque, a insisté lourdement sur le même thème, lors du traditionnel «Débat sur l'état de la nation», la principale joute parlementaire annuelle. A peine plus d'un an après son élection, le chef du gouvernement conservateur espagnol a tiré un premier bilan ­ forcément positif ­, et promis des lendemains chantants, tout en s'exposant aux horions oratoires du socialiste Felipe Gonzalez, pour la première fois depuis quinze ans, dans ce genre d'exercice, sur le banc de l'opposition.

L'Espagne pourrait sans doute aller bien mieux, mais Aznar jouait en tout cas sur du velours (macro) économique. Car, tout en réduisant le chômage, l'Espagne est en passe de remplir les critères de Maastricht pour entrer au premier tour dans la monnaie unique. L'exigence de Lionel Jospin «de ne pas faire l'euro sans l'Italie et l'Espagne» a d'ailleurs paradoxalement vexé, outre-Pyrénées: «nous entrerons dans la monnaie unique, ça ne dépend pas du bon vouloir d'un quelconque gouvernement français, souhaitons que la France puisse aussi en faire partie», grince-t-on dans l'entourage d'Aznar. L'inflation semble vaincue définitivement, en revenant à des taux jamais vus depuis les années 60: 1,7% en rythme annuel. Le déficit public a été ramené à 1% du PIB sur les cinq premiers mois de l'année, t