New York de notre correspondant
Flash-back sur les années 60-70. Après plus d'un quart de siècle en prison, l'ancien Black Panther Elmer «Geronimo» Pratt est sorti libre, mardi du tribunal de Santa Anna, en Californie. Condamné à la détention à perpétuité pour un meurtre commis en 1968, dont il a toujours affirmé être innocent, il aura droit à un nouveau procès. Les irrégularités qui avaient marqué le précédent, en 1972, justifient, a estimé le juge Everett Dickey, sa mise en liberté et, si les services du procureur réunissent un nouveau dossier d'accusation, le réexamen de son cas. Pratt était accusé d'avoir tué une femme à Los Angeles lors d'une tentative de cambriolage en décembre 1968. A la date des faits, il a toujours affirmé s'être trouvé à plus de 600 kilomètres de là, en Californie du Nord où il participait à une réunion des Black Panthers. Pour lui et ses avocats, son arrestation était une manoeuvre du FBI visant à décapiter l'organisation militante noire.
Grave erreur. Sa libération d'autant plus symbolique qu'elle a été décidée par un juge conservateur qui avait été nommé par Ronald Reagan est la suite logique d'une décision du même tribunal, le mois dernier: le juge avait estimé que l'accusation avait commis au moins une erreur grave en n'informant pas le jury du statut exact du principal témoin à charge contre Geronimo Pratt: «Julio» Butler, un ancien criminel recruté par le FBI comme indicateur. Butler avait d'ailleurs menti à la barre, au moins sur ce point