Ankara, envoyé spécial
La crise n'en finit plus de perdurer en Turquie. Alors que l'état major de l'armée poursuit sa campagne anti-islamiste contre le pouvoir, un proche de la vice Premier ministre Tansu Ciller a annoncé hier que son parti quitterait le gouvernement dirigé par l'islamiste Necmettin Erbakan si celui-ci ne démissionne pas avant le 18 juin. Augmentant encore un peu plus la perspective d'élections anticipées.
Hier, l'armée a ainsi accusé le Parti islamiste de la prospérité (Refah) au pouvoir de soutenir le fondamentalisme musulman, avant de proclamer son droit constitutionnel à défendre la laïcité. Depuis plusieurs jours, le département des renseignements de l'état-major informe, dans les salles du quartier général de l'armée, les membres du pouvoir judiciaire, les médias, les organisations non gouvernementales sur «les activités de personnes, groupes, institutions et sociétés qui ont pour objectif de détruire la base de la République en particulier des activités politiques, idéologiques et économiques pour renforcer la réaction religieuse contre la laïcité». Les militaires avaient déjà la semaine publiquement dénoncé une dizaine de sociétés commerciales ou industrielles accusées «de soutenir financièrement les activités de la réaction religieuse».
Mardi, la majorité des juges et procureurs invités au QG de l'armée a suivi des films vidéo sur «les dangers de la réaction religieuse montante» et ils ont applaudi pendant au moins cinq minutes les généraux qui les ont