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Libération

Erbakan rentre dans le rang en Turquie. Le Premier ministre islamiste devrait démissionner le 18 juin.

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publié le 14 juin 1997 à 3h39

Istanbul de notre correspondant

Après quatre mois de bras de fer avec les militaires, la coalition islamo-conservatrice a commencé la contre-attaque et se prépare à un changement de Premier ministre, le 18 juin, pour sauver les apparences. Le Premier ministre, Necmettin Erbakan, chef du parti islamiste (Refah, Parti de la prospérité), quitterait son poste pour le donner à sa partenaire de coalition Tansu Ciller (DYP, Parti de la juste voie droite conservatrice). Les deux partis prendront ensuite la décision d'élections anticipées, qui se dérouleront à l'automne 1997 ou au printemps 1998. Cette mesure ne résoudra pas la crise avec l'armée, qui se refuse à ce que les ministres islamistes occupent encore plus de la moitié des ministères. Mais il est de plus en plus probable que la coalition ne survivra pas à la démission d'Erbakan. Selon la Constitution, c'est le chef de l'Etat, Suleyman Demirel, qui doit désigner un nouveau président du Conseil et rien ne l'oblige à choisir Tansu Cille, dont le parti est seulement la troisième force du Parlement, après le Refah et l'Anap, la droite libérale de Mesut Yilmaz. Il faudrait en outre que Tansu Ciller, si elle était choisie, obtienne la confiance du Parlement. La coalition Refah-DYP, qui ne dispose déjà plus de la majorité, continue de s'affaiblir avec la démission de Bahattin Yücel (DYP). Ministre du tourisme, celui-ci était un ancien proche de Tansu Ciller. Il a justifié son départ en affirmant qu'«il était inacceptable de s'accr