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Libération

trêve armée a brazzaville.Les évacuations terminées, l'armée française doit partir dimanche.

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publié le 14 juin 1997 à 3h41

Brazzaville envoyé spécial

La capitale congolaise est épuisée, mais ce n'est qu'un répit. Hier, au huitième jour des affrontements entre miliciens de l'actuel président, Pascal Lissouba, et de son prédécesseur au pouvoir, le général Denis Sassou N'Guesso, l'artillerie lourde s'est tue. De loin en loin résonnaient seulement de courtes rafales d'armes automatiques, signes moins de combats de rue que de l'oeuvre inachevée des pilleurs. Une trêve de fait s'est instaurée sous la pression extérieure, aucun des protagonistes ne voulant apparaître comme l'agresseur, criminel de guerre au point de pilonner la ville pour arriver au pouvoir. Cependant, l'armée française ayant évacué presque tous les expatriés, son départ annoncé, à partir de dimanche, risque fort de relancer les affrontements.

Civils «rafalés». La France s'en va et les images de son départ ont valeur de métaphore. Sur les grands axes goudronnés ne circulent que les véhicules blindés de l'armée française alors que, sur les bas-côtés sableux, la file des habitants fuyant leur quartier avance aussi anxieusement que péniblement. Sur les ronds-points, comme celui à l'entrée de Poto-Poto, l'un des quartiers les plus populaires et animés de Brazzaville, une dizaine de cadavres jonchent le sol. Témoins de la violence aveugle des premiers jours, ces civils ont été «rafalés». Un peu plus loin, une première barricade est tenue par des miliciens, maîtres des quartiers dans leur profondeur. On chercherait vainement à distinguer entr