Brazzaville envoyé spécial
Sa mission d'évacuation accomplie, l'armée française s'apprête à quitter une capitale africaine du «pré carré», sous le feu d'artillerie de ses propres factions comme naguère Mogadiscio, en proie à des règlements de compte comme jadis Monrovia, la capitale du Liberia. Hier soir, au milieu des combats qui ont repris, les quelque 1 250 soldats présents à Brazzaville ont commencé à se replier, un ultime vol ayant porté à environ 5 500 étrangers, dont 1 500 Français, le nombre des civils évacués. A la mi-journée, l'avion personnel du président gabonais Omar Bongo était venu chercher les 13 délégués congolais à une table ronde de médiation qui doit s'ouvrir aujourd'hui à Libreville: 4 pour le président Lissouba, 4 pour l'ex-président Sassou N'Guesso, 5 pour Bernard Kolelas, le maire de Brazzaville, neutre, et «Monsieur bons offices» sur le plan intérieur.
Hier matin, on a frôlé l'embrasement. Les «Cobras» du général Sassou ayant voulu mettre la pression sur l'aéroport, qu'ils comptent bien récupérer une fois les Français partis, ils ont eux-mêmes reçu quelques obus et salves de positions inattendues. Or, sur la fréquence radio des «Zoulous» du président Lissouba, des ordres étaient clairement donnés depuis le quartier Bakongo, supposé neutre parce que sous le contrôle des «Ninjas» de Kolelas. Aussitôt, criant à la «trahison», les «Cobras» ont lancé deux roquettes sur ce quartier jusqu'alors épargné. Il a fallu d'un coup de fil «au plus haut niveau», entre