Bangkok de notre correspondant
La radio des Khmers rouges a confirmé hier la destitution de Pol Pot, leur dirigeant historique. Pol Pot avait pris la fuite la semaine dernière, après avoir fait assassiner Son Sen, l'ancien ministre khmer rouge de la Défense. Dans un communiqué émis d'Anlong Veng, le bastion des Khmers rouges, la radio clandestine a annoncé qu'il avait été mis fin «à la trahison» de Pol Pot, sans fournir de détails. Elle a simplement indiqué que le «gouvernement provisoire du Kampuchea démocratique» loyal à Khieu Samphan, le chef nominal de la guérilla communiste, «a parfaitement résolu le problème».
Ce week-end, le co-Premier ministre cambodgien et chef du parti royaliste Funcinpec, Norodom Ranariddh, avait affirmé que Pol Pot, cerné dans un réduit montagneux, devait être capturé mort ou vif dans les 48 heures par ses propres soldats. Le gouvernement cambodgien a demandé, hier à l'ONU l'ouverture d'un tribunal international pour juger le dirigeant historique, organisateur du génocide khmer rouge. Mais le prince Ranariddh lui-même a reconnu hier que «les chances de capturer Pol Pot vivant sont très minces».
Selon le prince Ranariddh, Pol Pot, le «frère numéro 1», aurait pris avec lui «en otage» Khieu Samphan et d'autres dirigeants du mouvement. Une semaine après le début de ce conflit fratricide, peu d'informations précises parviennent jusqu'à Phnom Penh. Nombre d'observateurs doutent du kidnapping de Khieu Samphan. Selon eux, il s'agit d'une manoeuvre de désinf